La fermeture d’Yves Veggie Cuisine: un signe de déclin ou de transformation?
- Caroline B.

- 1 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 sept.

La fermeture d’Yves Veggie Cuisine, annoncée récemment, a provoqué une vague d’émotions au sein de la communauté végétalienne et au-delà. Après près de 40 ans à occuper une place de choix dans les épiceries canadiennes, la marque disparaît.
Pour plusieurs, Yves représentait une première porte d’entrée vers une alimentation sans viande. Pour certains consommateurs, surtout en région, c’était même la seule option végétale disponible sur les tablettes.
Alors quand les médias annoncent cette fermeture en parlant d’un « déclin de la demande végane », il est normal de s’inquiéter. Mais sur le terrain, cette interprétation ne tient pas la route.
Yves, une pionnière… mais rachetée par une multinationale
Il faut d’abord rappeler qu’Yves Veggie n’était plus, depuis longtemps, une entreprise artisanale ou locale. Fondée à Vancouver en 1985 par Yves Potvin, elle a été rachetée en 2001 par la multinationale américaine Hain Celestial.
Avec ce passage sous le contrôle d’un grand groupe, Yves est devenue une marque parmi d’autres dans un immense portefeuille de produits alimentaires. Les décisions ne se prenaient plus au Québec ou au Canada, mais dans des bureaux américains.
Sa disparition n’est donc pas le reflet d’un désamour des consommateurs envers l’alimentation végétalienne, mais bien d’une décision d’affaires motivée par des logiques de marché global et de rentabilité.
Le vrai changement : des consommateurs plus exigeants
Ce que nous observons, ce n’est pas une baisse de l’intérêt pour le végétalisme. Au contraire. C’est une transformation profonde des attentes.
Aujourd’hui, les consommateurs veulent plus que des produits « sans viande » :
Ils veulent savoir qui les fabrique.
Ils privilégient des aliments moins transformés, faits avec des ingrédients simples et nutritifs.
Ils recherchent des entreprises proches d’eux, qui s’ancrent dans leur communauté.
Ils accordent de la valeur à la qualité, la texture, le goût et la polyvalence.
Autrement dit, ce n’est pas que les gens consomment moins d’options végétales. C’est qu’ils choisissent mieux.
La preuve dans les marchés et les épiceries locales
À L’Issue Végane Maison, nous voyons cette évolution chaque semaine. Depuis deux ans au Marché de Val-David, nous ne cessons de battre des records de vente.
Et nous ne sommes pas seuls : partout au Québec, des artisans et petites entreprises locales observent le même phénomène. Les gens veulent découvrir, goûter, rencontrer les producteurs, échanger.
Ce lien direct, cette proximité, c’est exactement ce que les grandes marques multinationales ne peuvent pas offrir.
Une demande qui évolue, pas qui disparaît
Dire que « le végé est en baisse » parce qu’une multinationale retire une marque de ses rayons, c’est passer à côté de l’essentiel.
La demande pour l’alimentation végétalienne n’est pas en recul :
Elle s’élargit à de nouveaux publics (flexitariens, curieux culinaires, familles).
Elle se raffine avec des attentes plus précises en matière de santé et de qualité.
Elle s’enracine davantage dans le local et l’artisanal.
Nous assistons à un changement de garde : les produits végétaliens industriels et ultra-transformés perdent du terrain, mais les alternatives locales, authentiques et nourrissantes connaissent une croissance soutenue.
Et maintenant ?
La fermeture d’Yves Veggie Cuisine est certes la fin d’un chapitre, mais certainement pas la fin de l’histoire végétalienne au Québec. Au contraire, elle met en lumière l’importance d’encourager les entreprises d’ici, qui portent ce mouvement avec passion et conviction.
Chez L’Issue Végane Maison, notre mission est de créer des produits qui répondent à cette nouvelle réalité :
un seitan nutritif, riche en protéines et en légumineuses,
polyvalent et facile à intégrer dans les repas du quotidien,
fabriqué à échelle humaine, ici, dans les Laurentides.
Nous croyons que l’avenir du végétalisme est prometteur. Il ne repose pas sur les multinationales, mais sur une multitude d’initiatives locales qui redonnent du sens, du goût et de la valeur à l’alimentation.
En conclusion
Non, l’alimentation végétale n’est pas en déclin. Elle est en transformation.
Les consommateurs n’abandonnent pas le végétalisme. Ils le redéfinissent, avec des choix plus conscients, plus gourmands, plus locaux.
Et c’est à nous, petites entreprises engagées, de prendre le relais pour écrire la suite de cette histoire.
PS: En passant, nous livrons partout au Québec ! 😉




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